Wednesday 18 February 2015

02 Acheteurs : World Music

Les investisseurs français ont continué de tenir le haut du pavé en région parisienne. De façon moins marquée qu’en 2013 mais très nettement tout de même. Pour l’ensemble de l’année 2014, ils sont à l’origine de 57% des montants investis. Les institutionnels habituels ont été rejoints par des investisseurs privés qui ont généré, à la surprise quasi générale, certaines des plus importantes transactions.

Les investisseurs français restent majoritaires à 57%. Mais les Nord-Américains font un retour tonitruant, doublant leur part de marché en un an.

Mais cette prédominance ne doit pas masquer une internationalisation intéressante pour la place parisienne. Près de 7,2 milliards d’euros de fonds internationaux ont ainsi été déversés sur l’immobilier tertiaire au cours de l’année 2014 en Île-de-France. C’est beaucoup plus qu’en 2013, avec une augmentation de 85%, nettement supérieure à celle observée sur le reste du marché.

Cette internationalisation se fait au détriment des investisseurs de la zone euro, empêtrés dans une économie morose et qui tendent à se replier sur leur marché domestique. Ils se dégagent de l’Île-de-France, comme Risanamento qui a cédé son portefeuille d’actifs, ou gèlent leurs positions. L’activité issue de la zone euro s’est limitée à quelques prises de position d’investisseurs allemands et hollandais, pour une part qui ne dépasse pas 4%, contre encore 9% en 2013. C’est très peu quand on se souvient du rôle essentiel que jouaient les fonds allemands et les investisseurs espagnols il y a quelques années.

La zone euro a été éclipsée par d’autres horizons. Horizons parfois proches, puisque les acteurs issus de trois pays européens, hors zone euro, ont été particulièrement actifs. C’est le cas de la Norvège, dont le fonds souverain, Norges Bank Investment Management, a signé l’acquisition du Madeleine (1er arrondissement) pour plus de 425 millions d’euros. C’est également le cas d’investisseurs britanniques ou suisses, dont certains ont généré des opérations moins Core, telles que l’acquisition de Eastview à Bagnolet ou celle du centre commercial Domus à Rosny‑sous‑Bois.
Mais l’importance de la place parisienne et son rayonnement à l’échelle internationale se mesurent sans doute surtout par la montée en puissance d’investisseurs provenant de pays beaucoup plus lointains. 2014 a ainsi été l’année des Nord-Américains. Très présents au début des années 2000, ils avaient déserté la région parisienne avec la crise financière. Leur retour en force est spectaculaire. Deux exemples en font la démonstration : Lone Star, fonds texan, a signé la plus grosse opération de l’année avec l’acquisition de Cœur Défense (1,3 milliard d’euros) ; de son côté, le Canadien Oxford Properties est devenu propriétaire du 32 rue Blanche (9ème arrondissement) pour plus de 260 millions d’euros. Chacun de ces deux investisseurs font une entrée fracassante sur la place parisienne. Au total, les Nord-Américains ont doublé leur part de marché, générant 18% des sommes placées en Île‑de‑France. Moins spectaculaire, la progression des fonds d’origine asiatique et moyen-orientale est néanmoins significative puisqu’elle se traduit, elle aussi, par l’arrivée de nouveaux entrants, notamment coréens ou chinois.

Toujours très français, le marché francilien vibre donc déjà au rythme de la world music. C’est la marque de son retour dans la cour des grands. Et c’est pour lui une garantie de solidité, grâce à une diversification progressive des stratégies d’investissement mises en œuvre.

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